Apparue suite à la crise des subprimes en 2008, la Gig Economy, ou l’économie des petits boulots est un concept qui vient retracer le modèle de la société, plus précisément écraser la dimension rigide du marché de travail, soit une mutation vers une autre perception du monde menée par la transition numérique et digitale qui a laissé apparaître plusieurs créations qui ne demeurent pas sans impacts.
La Gig Economy se définit comme étant la conception d’un marché de micro-entrepreneurs au lieu d’un marché d’emploi au vrai sens du terme. Il est à noter que ce concept a connu son apogée suite à la transition numérique, une transition créatrice d’emplois.
Quels sont alors les enjeux et les perspectives de ce concept ?
Il est à rappeler que l’économie des petits boulots émane du travail à la tâche et fait donc allusion à l’époque du capitalisme et du tâcheronnage.
Désormais, ce modèle de société revoit le jour au XXIe siècle suite à la numérisation de l’économie ayant commencé depuis les années 2000, que l’on remarque manifestement dans le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et la Communication (NTIC).
Qui, étant donné leur constante évolution, s’éclipsent dans la vie autant personnelle que professionnelle des individus grâce à ses principaux apports qui facilitent la vie à savoir l’accès à l’information, la communication entre individus ce qui vitalise et capitalise sur les principaux fondements de la mondialisation.
Si la digitalisation facilite l’accès à l’information, alors un cumul d’informations constitue un savoir que l’on peut mettre à l’épreuve en décrochant un emploi temporaire et indépendant : il s’agit de mettre son savoir faire à la vente sur une plateforme en vue de rencontrer des demandeurs de prestations de services tels gestion d’un projet, rédaction d’un article, et bien d’autres prestations pouvant se rapporter au marketing, web design, architecture…
On assiste à un marché de travail qu’un travailleur peut inspecter et intégrer depuis l’écran de son ordinateur et une connexion internet, et ensuite négocier des contrats de prestations en fonction de ses compétences sur des plateformes telles Fiverr, Indeed, Freelancer, Codeur, ou alors mener sa quête sur des réseaux sociaux à savoir des groupes Facebook, LinkedIn…
Cependant, il est désormais acceptable d’être un travailleur multi-compétences et d’être apte à traiter plusieurs prestations en divers domaines : il s’agit de la notion de slasheur.
L’incertitude de l’environnement garantit un idéal modèle économique sur lequel évolue le concept de la gig Economy: la digitalisation, en perpétuel développement, crée de nouveaux besoins qui requièrent de nouvelles compétences, et que ces dernières s’ajoutent à celles déjà existantes, mais ne restant pas sans impact: le besoin de nouvelles compétences peut être sans impact sur des anciennes compétences mais peut ,certes, faire disparaître d’autres : Cette problématique a suscité plusieurs débats et l’attention des spécialistes après surtout suite au big-bang de l’intelligence artificielle qui a pris un élan pouvant aboutir au final à une robotisation presque totale et donc peut tuer la dimension humaine.
Nous assistons désormais à des arguments transhumains avancés par des bio conservateurs en vue de juguler voire freiner la transition digitale, et à des arguments appuyés par des chiffres et des indicateurs qui énumèrent les avantages de la transition digitale tel l’indice de facilité de la faisabilité des affaires qui s’inscrit dans le projet du Doing Business de la Banque Mondiale qui a révélé des statistiques d’aspect positif à ce propos.
Les principales questions ayant animé de tels débats sont autour de l’entreprise au futur, les modes de production futurs car la technologie a fortement menacé les emplois industriels dans les économies avancées, tandis qu’on remarque l’événement contraire dans certaines économies émergentes, des interrogations autour des travailleurs du futur aussi et bien d’autres problématiques que les spécialistes et chercheurs essaient de démystifier avec difficultés.
La Gig Economy est considérée comme un vecteur de dématérialisation et de la déformalisation étant donné qu’elle met fin à la relation ordinaire et classique du travail grâce à sa suppression de certaines parties prenantes d’un contrat de travail, prévoit une réduction du temps du travail par son adhésion à la digitalisation notamment l’Intelligence Artificielle qui peut faire éviter au micro entrepreneur les tâches répétitives coûteuses , et remet en question le rôle des syndicats , soit les trois parties prenantes du tripartisme de l’OIT et dont l’accord est remis en cause pour ses insuffisances.
Conclusion
Vendre son savoir-faire sur des plateformes semble être une nouvelle forme d’entrepreneuriat surtout en remarquant l’absence des intermédiaires, et cette hyperspécialisation ou alors hyper-flexibilité transforme un travailleur en un micro entrepreneur spécialiste ou alors multi spécialiste.
Cependant , ces plateformes se développent sous un brouillard réglementaire et ne garantissent en principe aucune protection aux stakeholders de ce marché en mutation. Une réflexion sur une réglementation doit accompagner ce changement.